Burgos a le
privilège de concentrer dans un même quartier de la ville la majorité des
attractions touristiques. Au trouve, sur à peine 3km², la cathédrale, les musées du livre, et de l'histoire militaire, l’arc Santa-maria, la statue du Cid, le mirador du château, les statues… et la liste est encore longue. Pourtant il suffit de
passer un de ponts pour se rendre compte que les autres monuments et visites sont
légion sur la rive sud. Direction une église, dont on ne manque pas le clocher
lors de ses promenades au bord du fleuve, la iglesia de la Merced.
Construite à partir du XVe siècle, elle le fut grâce à l’argent de quelques notables. Elle affiche un style gothique, notamment œuvre des architectes Colonia, famille que nous avons déjà croisée, ils réalisèrent par exemple le retable de San Nicolas du Bari. L'église subsista au travers des siècles dans un état très correct. Entre 1840 à 1890, le couvent, associé à l’église, est transformé en hôpital militaire, rien d’étonnant après la confiscation de Mendizabal, plusieurs bâtiments, comme le couvent San Francisco sont transférés à l’armée, pour ce qui est de Burgos.
A la fin du XIXe siècle, les Jésuites rachètent l’église, leur collège proche en fera un lieu
primordial pour ses célébrations et ce jusqu’à aujourd’hui. Une
cérémonie d’inauguration a lieu en 1891. En 1897, on change le retable du XVIe
siècle, pour une œuvre d’Urbano Sentocildes. Pour voir l’ancien retable je vous invite
à vous rendre au musée des retables, où il est actuellement conservé. L’orgue
quant à lui, a été monté dans l’église, par des spécialistes français, en 1905.
Il est considéré par les amateurs de musique comme une des plus belles pièces
de la région dans ce domaine.
On doit l’état
actuel de l’église, elle est « comme neuve » à un drame. 2001, une
nuit d’avril, un incendie ravage les lieux, retable, plafonds partent en fumée.
Il faudra plus de six heures aux pompiers pour arriver à bout des flammes. La
chaleur, plus de 300 degrés, entraîna d’autres problèmes, l’orgue notamment fut
victime de cette épreuve. Les tubes métalliques, au nombre de 1296, s’en
ressentirent fortement, une partie fondit, tout simplement. Il faudra plus de trois ans de restauration pour qu’il puisse à nouveau résonner des plus beaux morceaux de
musique. L’église quant à elle fut réinaugurée en 2003. Un hôtel a récupéré la
partie du couvent, en 2002. Il échappa lui aussi à un incendie en 2012, qui
s’était déclenché dans la partie sauna.
La
restauration terminée on aurait pu espérer que l’aube tragique du XXIe siècle
n’augurait pas d’autres malheurs. Mais en 2010, c’est le clocher qui a commencé
à faire quelques soucis aux paroissiens. Un dimanche, où tout de même près de
200 personnes viennent régulièrement à la messe, quelques pierres se
détachèrent du clocher. Les Jésuites parèrent au plus pressé en faisant installer un échafaudage. Après le feu, c’est la pluie qui posa donc problème, abîmant
progressivement les pierres. De travaux furent menés avec succès pour sauver le clocher, pour un total de 40 000 €.
Aujourd'hui l'église a retrouvé sa beauté d'antan, sans son retable par contre. Il est très agréable par les chaudes après midi d'été de s'y réfugier. A découvrir sans hésiter, pour admirer aussi une restauration réussie.
A bientôt.
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