Avila est une
ville sage, calme, certains diront même triste. C’est une ville qui respire à
la fois la religiosité et la sérénité. Un étrange mélange, qui tranche avec sa
turbulente voisine, Salamanque. Les deux places principales sont à cette image,
très opposées. Celle de Salamanque est fastueuse, imposante, elle se veut
monumentale. Le soir c’est un lieu chaleureux et vivant. A l’inverse, celle
d’Avila est silencieuse, modeste, en comparaison même d’autres places comme
celle de León, il lui manque quelques étincelles.
Cet
emplacement central dans la ville prend de l’importance à partir du XIe siècle
quand la ville connaît un rebond démographique. Petite précision au passage,
bien qu’étant considérée comme la Plaza Mayor d’Avila, elle n’en porte pas le
nom, mais celui de Plaza del Mercado Chico. On sait que des arcades furent placées
durant l’époque médiévale, mais les piliers en pierre qui les soutiennent, ne
remplacèrent ceux en briques, qu’au début de l’époque moderne. Cette place est
assez étonnante puisqu’elle est d’un côté close artificiellement par des arcades
sur lesquelles ne s’appuie aucun bâtiment. En effet au sud c’est une église qui
ferme la place.
La grande
réforme de la place à lieu au XVIIIe siècle, sous l’égide de l’architecte
Ventura Rodriguez. On lui doit de nombreuses œuvres architecturales, dont
certaines que j’ai déjà présentées sur le blog, par exemple le couvent des
Augustins (Musée oriental de Valladolid). Les plans sont dessinés en 1773, mais
l’architecte décède en 1785, c’est un de ses élèves qui reprendra le chantier.
Cet homme c’est Juan Antonio Cuervo, qui travaille aussi sur la cathédrale de
la ville. L’Hôtel de Ville actuel date du XIXe, construit en 1839, il fut
largement modifié dans la seconde moitié du siècle, ce n’est qu’en 1868 qu’il atteignit
son apparence définitive. C’est au début des années 1980 qu’il fallut
intervenir en urgence pour sa restauration, chose faite en seulement deux ans. En
2006 un cycle de rénovation de la place et de ses alentours se conclut par la piétonisation.
Un petit tour sur internet vous permettra de découvrir des images d’une place
aux allures de parking plus que de lieu de vie, sans être au point de celle de
Burgos par exemple.
Cet article ne
fut pas si aisé à écrire, je trouve qu’on parle peu de cette place, qu’à vrai
dire je ne garde pas dans mes visites prioritaires ou marquantes. Peut-être n’ai-je
pas eu de chance, mais les rares fois où j’ai parcouru cette place je m’y suis
sentie assez seule. Passé y faire un tour, pourtant, c’est fouler le centre de
l’ancienne Avila, ses racines. Si la place d’El Grande, ou le parvis de la
cathédrale prennent aujourd’hui aussi la place de cœur de ville c’est bien ici,
en la Plaza del Mercado Chico qu’une partie de l’histoire d’Avila s’est écrite.
Rendez-vous
à Valladolid pour un nouvel article.
RUIZ AYUCAR Juan, « 150 años del
palacio consistorial », DiariodeAvila.es,
le 27 février 2011 [Disponible
en ligne, consulté le 29 mai]
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