Retour à Ségovie
que nous n’avons pas quitté depuis si longtemps, éloignons nous justement de l’itinéraire
touristique classique. Je vous emmène dans le quartier juif, dont je vous ai déjà présenté l’ancienne synagogue. Depuis peu de temps la ville s’est dotée d’un
centre didactique traitant justement de la juderia, cette zone de la ville. Je
vous emmène pour cette courte visite, dans ce musée installé dans la maison d’un illustre
personnage.
Décorations murales |
Cet
homme c’est Abraham Senior, un rabbin de la du XVe siècle. Une époque assez
sombre pour les juifs de la ville. Il s’illustra à la cour des Rois Catholiques,
comme conseiller, mais échoua à empêcher la conversion forcée des juifs
après 1492. Il fut obligé lui-même, alors âgé de 80 ans de se plier à la
religion de ses souverains, qui furent ses parrain et marraine. Ce symbole fort
eut sûrement pour effet de convaincre certains juifs qui se convertirent. Il mourut l’année
suivante sans avoir perdu la confiance d’une reine que devait une partie de son
assise à Ségovie, à ce juif converti, respecté de sa communauté religieuse
aussi bien que par de nombreux aristocrates. Il laissa une importante famille
qui s’inscrivit à son tour dans l’histoire, sa fille par exemple fut la seconde
épouse de Juan Bravo, un leader d’une révolte fiscale qui marqua fortement l’histoire
régionale. La demeure d’Abraham fut plusieurs fois divisée et même modifiée, en
particulier au XVIe siècle. La maison changea évidement de famille au fil des
siècles avant d’être acquise par l’évêché au début du XXe siècle. C’est là que
s’installe une communauté religieuse.
Le
choix de ce bâtiment est donc tout à fait symbolique. Quand la communauté des franciscains quitte définitivement les lieux, car elle s’est fortement
réduite ces dernières années, l’évêché conserve la propriété , nous
sommes dans les années 2000. Finalement
l’espace est cédé pour l’ouverture d’un centre didactique sur la juiverie.
Celui-ci connaît néanmoins une première série d’améliorations en 2009 pour
rendre la visite, plus interactive. Il est composé deux salles.
La
visite est très courte, presque trop. En effet on nous présente une facette de
l’histoire juive qu’on connaît mal, et qu'on aimerait creuser un peu plus. L’histoire de cette communauté est dominée
par la seconde guerre mondiale et les persécutions. Cela m’avait marquée à Berlin,
lors de la visite du grand musée juif. Je lisais récemment sur le blog Karmha
- autour du monde, que je n’étais pas la seule à avoir eu ce sentiment. C’est
donc une bonne surprise ce musée juif qui traite d’une autre période et
surtout des traditions, avec objets, costumes, représentation virtuelle d’une cérémonie
séfarade. Mon niveau d’espagnol n’est pas très élevé, je n’ai donc pas tout
saisi mais la possibilité de découvrir déjà visuellement tous ces objets est
une chance. Amis anglophones, les explications sont me semble-t-il, données, en sus, dans la
langue de Shakespeare. Vous pourrez entre autres découvrir la seule colonne d’origine
de la synagogue, dont la visite à deux pas est essentielle. Si vous avez peu de
temps rentrez au moins dans la cour de la maison d’Abraham, c’est un lieu très
calme et qui nous transporte dans l’architecture civile de la fin du Moyen-âge
et du début de la Renaissance.
Bonne promenade à
Ségovie
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