A deux pas de Valladolid, la bourgade de Cabezon de Pisuerga, n’est pas, a priori, une étape touristique phare. Pourtant, comme la quasi totalité des villages de la région, rien que son patrimoine religieux permet un arrêt au voyageur curieux. Dolores m’y avait donné rendez-vous, au cours de mon dernier voyage, pour une visite guidée sur mesure du village. Le point d’orgue de cette étape fut la visite du monastère.
Les cisterciens ont laissé quelques grandes réalisations en Espagne, les plus connues sont peut-être en Catalogne, un véritable circuit touristique existe sur cette thématique au nord de Tarragone. J’ai eu l’occasion de visiter, enfant, le monastère de Poblet. Pourtant cette communauté a été largement implantée dans d’autres zones, je vous avais déjà emmené visiter les ruines de l’immense monastère de Moreruela non loin de Zamora. Arrivés au XIIe siècle dans la péninsule ibérique, les cisterciens construisent des grands monastères comme celui de las Huelgas à Burgos.
Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à la guerre d’Independence, encore. A peine plus d’un mois après les événements du deux mai, rappelez vous le monument en l’honneur des héros de Ségovie, Cabezon est le lieu d’une grande bataille, ce qui est rarement une bonne chose pour les monuments. Le 12 juin 1808, 9 000 français affrontent environ 5 000 espagnols qu’ils mettent rapidement en fuite. Le monastère est quant à lui incendié. La saisie des biens de l’Eglise dans les années 1830, comme souvent, achève de lui faire perdre toute fonction religieuse, il devient une grande exploitation agricole. Seule l’église survécut aux affres du temps.
RUCQUOI A., 2000, « Les cisterciens dans la Péninsule ibérique. Unanimité et diversité cisterciennes - Filiations - Réseaux - Relectures du XIIe au XVIIe siècle » Publications de l’Université de Saint-Etienne, pp.487-523
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