dimanche 28 février 2021

Couvent de San José : Les premiers pas des Carmélites déchaussées

 


            Retour dans la calme Avila pour cet article. En général la plupart des visites dans la capitale de la province tournent autour de Santa Teresa, le billet du jour ne fera pas exception. Il fait suite à la série commencée en janvier sur les monuments religieux, qui avait été interrompue par la présentation de la série El Cid. Je vous propose une visite hors des murailles, celle du couvent San José. Enfin rassurez-vous, nous ne sommes même pas à cinq cents mètres des remparts. En réalité vous n’aurez accès qu’à deux espaces, l’église et le petit musée consacré à la sainte.

            Le couvent San José est primordial dans l’histoire de Thérèse. C’est là, sa première fondation de couvent qui est le résultat d’un long combat pour faire entendre ses idées. Pour mieux comprendre le processus qui mène à la création de ce premier couvent je vous conseille la lecture de l’ouvrage de J. Perez sur la vie de Thérèse d’Avila. Après plusieurs années de tractations c’est en 1562, enfin, que les quatre premiers membres du couvent s’installent. Aidée financièrement par son frère et par sa sœur pour l'organisation de cette nouvelle institution, Sainte Thérèse peut enfin appliquer la règle de vie religieuse qui lui semble la plus respectueuse de sa vocation. De ce couvent originel, il reste quelques éléments, dont l’église primitive dans laquelle nous pouvons pénétrer. Après quelques décennies il fallut envisager un nouveau lieu de culte.



La grande église qui nous est ouverte aujourd’hui fut construite plus de vingt ans après le décès de la fondatrice. L’ordre n’en était alors plus à ses coups d’essai.  La construction de l’église est placée sous la direction de Francisco de Mora que nous avons déjà croisé sur ce blog. En effet on lui doit le fameux palais de Lerma, aujourd’hui parador, c’est une de ses œuvre majeures. Cet élève du grand architecte Herrera a travaillé sur les chantiers les plus prestigieux de son époque comme l’Escorial, et de nombreux édifices madrilènes. Originaire de Cuenca où il est né en 1553, il se lance dans la construction de la façade du couvent de San José en 1607 alors que sa réputation n’est plus à faire. Les historiens de l’art estiment qu’il se détache alors progressivement du travail de son mentor et établit un modèle de façade religieuse qui en inspirera d’autres, dont des couvents des Carmélites. Au crépuscule de sa vie il laisse donc à Avila une œuvre importante pour comprendre l’évolution de son travail. Il meurt trois ans après le début des travaux.


L’église sera terminée en 1615, un chantier assez rapide finalement. Elle vaut réellement le détour tant elle est riche en œuvres d’art et n’oubliez pas de lever les yeux vers un plafond assez original. 



On trouve peu de choses sur l’histoire du convent de San José qui semble avoir eu une destinée relativement calme. En 2012 la communauté a largement célébré le 450e anniversaire de cette fondation. Aujourd’hui encore le couvent de San Jose tient une place importante dans le cœur des Carmélites et certaines y font encore leur cérémonie de prise de l’habit. C’est aussi une attraction touristique quoiqu’elle ne fût pas la plus courue du parcours consacré à Sainte Thérèse. Le petit musée propose de découvrir la cellule de cette dernière et quelques objets liés à sa vie: reliques, instruments de musique, objets du quotidien. 

Reliquaire 


Petite salle du musée

Eglise primitive

J’espère que vous pousserez la visite de la ville jusque dans le quartier de San José pour découvrir ce lieu qui se démarque par son grand calme. Vous pourriez même commencer votre parcours autour de Sainte Thérèse par cette première fondation ?



Bonne visite dans la province d’Avila

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