Musée d'Avila : Au delà des murailles

            Dans cette ville, les touristes se rendent généralement dans l’enceinte fortifiée, ils circulent sur la muraille et découvrent la cathédrale. Pourtant, hors des murs, tout près de cette dernière vous trouverez le musée provincial, ou plutôt les deux devrais-je dire. En effet, ce n’est pas un, mais deux bâtiments distincts, qui composent ce musée oublié.

            Plus récent que son collègue de Ségovie, le musée d’Avila voit une commission s’atteler, sérieusement, à sa réalisation en 1905. Oh bien sûr, le projet est plus ancien, on y pensait depuis 1844. Mais hier, comme aujourd’hui, les projets sont parfois longs à voir le jour. Enfin en ce début de XXe siècle il prend donc corps sous le nom de Biblioteca y Museo Teresiano, nous sommes le 21 octobre 1911. En 1964 une bâtisse retient l’attention des responsables pour la réinstallation du musée. C’est une belle maison noble, dite des Deanes (hommes d’église). Elle appartient à des particuliers depuis le XIXe quand elle a été revendue par l’état, qui l’avait confisqué à l’église. Elle a été classée en 1962. Sept ans plus tard le musée prend ses quartiers dans la casa de los Deanes (1969). En 1971 il est inauguré et accueille ses premiers visiteurs. Il a depuis subi une rénovation en 1986. Son annexe se situe dans une ancienne église, Santo Tome el Viejo, qui est tombée dans l’escarcelle de l’état en 1836 lors de la confiscation de Mendizabal. Située juste en face de la partie principale, elle sert de magasin, lieu de stockage des collections du musée, et a ouvert au public en 1998, permettant ainsi d’accroître le nombre de pièces présentées. Certains objets y sont en attente d’être classés, d’autres comme la grande mosaïque romaine y ont été installés définitivement.  

            Avec ses 2700m² le musée de la ville est presque moitié moins grand que celui de Ségovie et commence à se sentir à l’étroit, surtout que la surface est aussi occupée par la bibliothèque, l’entrée, les salles de réunion, ce qui réduit grandement la partie dédiée aux expositions. Je pense qu’un jour il s’agrandira, mais j’espère que cela n’abîmera pas l’esprit charmant des lieux. Ce n’est pas un grand musée qui brillerait par sa modernité, mais il correspond à la ville, à ce qu’elle m’inspire en tout cas. Il se démarque par un personnel aimable et des choix muséographiques originaux, comme celui d’ouvrir son magasin aux visiteurs. J’aime beaucoup le choix qui a été fait, dans la partie principale, de reproduire des intérieurs de maisons par la disposition des objets, le tout alimenté par des photos en noir et blanc d’Albert Klemm prises dans la province en 1932. C'est là le grand atout du musée, on est immergé dans le quotidien de nos ancêtres.

            Tant qu’à séjourner une nuit où deux dans la ville ne ratez pas cette visite qui permet de porter un regard sur la ville au-delà des murailles qui ont tendance à envahir l’horizon touristique d’Avila.

            Bonne promenade dans la ville

Petit tour dans le magasin
un bon moyen de découvrir un
entrepôt de musée

                                                                                     

ALMAGRO GORBEA M. « 250 años de arqueología y patrimonio » Real Academia de la Historia, 1 janvier 2003

CASILLAS David « Un museo centenario » Diario de Avila, le 29 juillet 2011 [Disponible en ligne, consulté le 22 octobre 2015]

RUIZ AYUCAR Juan « El Museo de Ávila recibe 100.000 objetos arqueológicos en dos años » Diario de Avila, le 15 août 2010 [Disponible en ligne, consulté le 22 octobre 2015]

SANCHIDRIAN GALLEGO Jesus « 25 anos de Amistad con el Museo de Avila »,  Associacion de amigos del Museo d’Avila, [Disponible en ligne, consulté le 22 octobre 2015]

SANTAMARIA Luis « El Museo necesitaría cuadriplicar su espacio para mostrar todas sus piezas » Diario de Avila, le 22 octobre 2011 [Disponible en ligne, consulté le 24 octobre 2015]