1513, à Burgos un petit garçon en
pleine santé voit le jour, fils du trésorier de Charles Quint. Mais, Francisco,
ce jeune garçon à l’esprit vif devient aveugle à l’âge de dix ans. L’histoire
ne dit pas clairement quelle en fut la raison, on pense aujourd’hui à une infection,
complication d’une rubéole ou d’une diphtérie par exemple. Néanmoins on l’envoie tout de même faire des études à Salamanque, où il apprend la musique, l’orgue
en particulier. Il y fait aussi des études de philosophie et de langues
anciennes. Les études de lettres qu’il poursuit lui coûtent cher puisqu’il ne
peut embrasser une carrière à la cour comme son père. Obligé d’abandonner ses
études, ses talents d’organiste lui permettent de vivre, puisque de nombreux
ecclésiastiques font appel à lui. En 1538 il part à Rome, l’évêque de
Compostelle pour qui il travaille s’y rendant pour sa nomination de cardinal. Il ne reviendra en Espagne que deux décennies plus tard.
En 1563 on le retrouve organiste à
la Cathédrale de León. Finalement il obtient la chaire de musique de son
université d’origine, retour à Salamanque. Il y rencontre le plus célèbre des
étudiants de la ville, Fray Luis de Leon, qui rédigera un poème en son honneur.
Comme de nombreux musiciens érudits de cette époque, il est aussi mathématicien. A la croisée des deux disciplines il étudie et il excelle. En 1577, il publie
son ouvrage en sept volumes, Musica Libri Septem, qui
deviendra une référence, notamment sur la rythmique. Il meurt à Salamanque en
1590, à 77 ans.
Son travail reste très connu même après sa mort, de nombreux intellectuels s'y pencheront comme Descartes lorsqu'il s’intéresse à la mémoire et aux chaînes rythmiques. Son œuvre est rééditée en 1983. Dix
ans plus tard, le 13 septembre 1993, la ville de Salamanque inaugure une statue
en son honneur, réalisée par Hipólito Pérez Calvo (1936-2009). Avant de connaître
l’histoire du personnage je me demandais quel était l’intérêt de ces tuyaux, couleur rouille, maintenant cela me semble évident : ils évoquent les orgues.
On n’y prête pas forcément attention, les yeux levés vers les multiples
monuments qui nous entourent. On a récemment repeint le fond du bassin en vert,
choix discutable à mon avis, mais cela a le mérite d’attirer l’attention. Se
promener à Salamanque, c’est accepter de ne pas tout voir, mais il est toujours
intéressant de comprendre certains éléments du décor, même à posteriori.
A bientôt pour de nouvelles
découvertes
AGUILAR Jose, « Editan
el tratado de música de Francisco Salinas, base de la moderna musicología »,
El Pais le 11 novembre 1983 [Disponible
en ligne, consulté le 3 mars 2016]
ALZAMORA-RODRIGUEZ
A. et PEREZ-CAMBRODI R. « Francisco de SALINAS. Músico y erudito ciego del
renacimiento espanol » archivos de
soc. Es.p oftalmol. n °87, 2012 [Disponible en
ligne, consulté le 3 mars 2016]
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