Ceci est une église (oui la pyramide au centre) |
Je
vous emmène aujourd’hui visiter un monument qui ne plaira pas à tous, à commencer
par moi. Je vous avais déjà proposé des églises construites au XXe siècle, je
complète cette série par une autre réalisation aujourd’hui. J’ai découvert le bâtiment
non pas en passant devant, mais depuis le mirador dont je vous parlais récemment.
C’est donc une de mes découvertes de l’année. Suivez-moi dans ce monument
controversé.
On
pourrait penser que cette église est le fruit de l’extension de la ville, qu’elle
fait partie du projet général… Eh bien non, puisque dès le XVIIeme un couvent des
Carmes, baroque, existe ici. Il avait été achevé en 1611. Le couvent résiste aux siècles et continue d’être actif. Il survit à différentes mésaventures comme le
passage des troupes françaises de Napoléon, qui n’épargnent pas de nombreux
monuments de la ville, comme le château ou le couvent de las Huelgas. En 1879 l’ensemble
devint un collège de philosophie et théologie.
En 1966,
malgré de nombreuses protestations, un matin de mars, la destruction du couvent
commence, car un ambitieux projet a vu le jour. Cette démolition se fit sans
obtention du permis adéquat, la communauté religieuse sera condamnée à une
amende symbolique, 50 pesetas. Les deux architectes
choisis pour ce travail sont Felipe Abajo y Pedro Gutiérrez. La nouvelle église
est inaugurée en 1968, bénie le 7 juillet de cette année-là. Toujours à la
pointe de la modernité en 2011 le monument est devenu la première église de la
ville à proposer un columbarium pour les urnes funéraires. Comptez tout de même
entre 1900€ et 3000€ pour louer une place pour trente ans. Et on aurait pu s’arrêter
là… L’église était construite, le patrimoine d’hier avait disparu faisant
place à son remplaçant. Mais en 2014 des problèmes au niveau des vitraux, notamment, sont apparus. On fut contraint à une restauration car les matériaux n’avaient pas
été prévus pour le climat rigoureux de la région. Il n’a donc pas fallu cinquante ans à notre monument pour être déjà restauré, mais avec des problèmes qui ne manquent pas de piquant par rapport à ses homologues des siècles
précédents. A l’heure de la connaissance scientifique, les matériaux du XXe
siècle n’ont donc pas fait long feu sur le monument. Reste à espérer que les
nouveaux vitraux seront plus adaptés.
Vue depuis la rive droite |
L'interieur en arc de cercle |
La chapelle un des rares endroits agréables |
Comme vous l’avez
compris, on ne peut pas dire que j’ai adhéré au projet architectural… Mais à
la rigueur pourquoi pas, si le crucifix principal ne m’avait pas achevée, je
vous laisse en juger par vous-même au vu des photos. Finalement en faisant
abstraction de la destruction de l’église précédente, en retirant ce crucifix qui m’aurait fait faire des cauchemars enfant, en imaginant le béton brut avec
un bon coup de peinture, et bien ce n’est pas si mal (en comparaison à d’autres
créations)
A bientôt sur le
blog pour une visite un peu plus enthousiasmante
DIAZ JIMENEZ Miguel Angel, “Arquitectura
religiosa contemporánea en la ciudad de Burgos, 1898-2003”, www.escueladearteburgos.com,
4 février 2013 [Disponible
en ligne, consulté le 13 septembre 2015]
Père Clemente « BURGOS -
VIRGEN DEL CARMEN », www.ocdburgos.org [Disponible en ligne,
consulté le 13 septembre 2015]
« El Carmen, primera iglesia
de Burgos con un columbario para las urnas funerarias » El Mundo, 4 avril 2011.
« El deterioro de la
vidriera de la iglesia del Carmen obliga a su sustitución » Diario de Burgos, 11 mars 2014 [Disponible
en ligne, consulté le 13 septembre 2015]
porte |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire