Ma première
rencontre avec ce monument s’est faîte à Nantes sur une photocopie en noir et
blanc dans un cours d’histoire médiévale. Qu’était-ce donc que cette église en
plein désert au bord d’une route ? Aussi vite cherchée sur internet, aussi
vite au programme du prochain voyage… nous étions en octobre ou novembre et je
l’avais totalement oubliée l’été suivant. Je m’en suis souvenue en regardant les
brochures touristiques de Ségovie, et en me rendant compte qu’elle était en
réalité juste au pied de la ville. Si vous n’avez pas peur des escaliers, si
vous avez votre voiture, ou si vous prenez le bus touristique, suivez-moi pour une visite dans une église unique,
puisque son plan est plus qu’original.
Dans les
années 1215-1220 le pape offre un morceau de la Vraie Croix, d’où le nom actuel
de l’édifice. A ce moment-là ce sont bien les templiers qui tiennent les lieux.
Mais en 1312, cet ordre est définitivement dissous. L’église est donc saisie
par la Castille. D’autres religieux se la voient confiée, mais ils déplacent la
relique ce qui fera bientôt perdre son intérêt au temple. En 1663 l’édifice est
abandonné. La saisie des biens religieux de 1836, dépossède définitivement l’église
de son rôle sacré, la voilà devenue une grange. Bien que déclarée monument
national en 1919, elle ne sera redonnée aux chevaliers de Malte que sous Franco,
en 1949.
Aujourd’hui
cette église, typique des templiers, est une des mieux conservées d’Europe. En août 2015 Ségovie
achète les terrains qui entourent l’église pour éviter toute construction. Alors
si vous n’avez pas peur de marcher en plein soleil, vous pourrez découvrir une
église originale qui vaut vraiment le détour. Comptez un peu de temps pour pouvoir bien vous
imprégner des lieux. Il est compliqué de décrire l’intérieur, puisqu’au centre
s’élève une pièce supplémentaire à laquelle on accède via un double escalier,
la salle de prière des templiers. Au moment où je suis allée visiter l'église il y avait une exposition
sur l’ordre de Malte très intéressante, mais je ne sais si elle est permanente.
CEDILLO Jeromino, « La
iglesia de Vera-Cruz en Segovia / El Conde de Cedillo » Boletín de la Real Academia de la Historia,
tomo 74 (abril 1919) [Disponible
en ligne, consulté le 12 septembre 2015]
BALLESTEROS ARRANZ Ernesto, Arquitectura románica: Navarra y Castilla, Hiares
Multimedia, 2015
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