dimanche 22 mars 2020

2010-2020, une décennie de voyages en Castilla y León


En 2010, je découvrais la Plaza Mayor de Salamanca et son animation
qui je l'espère redeviendra aussi vivante dans les mois à venir.

Il y a un article que je souhaitais écrire depuis longtemps, je me l’étais souvent imaginé, j’avais commencé à le rédiger, et puis le Covid-19 est arrivé… Moi qui ne prenais plus le temps d’écrire pour le blog, je vais pouvoir en produire des billets ! Aujourd’hui c’est un article très particulier que je voulais écrire, celui  d’un anniversaire : il y dix ans que j’ai découvert la Castilla y León. Évidemment l’article n’aura pas le même ton que s’il avait été publié il y a un mois.   


Revenons-en sur ma rencontre avec la région, départ prévu le 22 mars 2010. J’avais quinze ans, c’était mon deuxième voyage scolaire, et je partais assez heureuse de retrouver l’Espagne que je n’avais pas vue depuis plusieurs années. Pourtant ma première rencontre avec la région fut maussade. C’était au petit matin sur l’autoroute, veine du plateau castillan, entre Burgos et Salamanque. Dans un car endormi, je soulevais un coin de rideau pour découvrir le désert de la meseta, une claque de déception. Moi qui n’avais en tête que la beauté de la coté méditerranéenne, cette Espagne-là me semblait bien fade, triste dans la lumière blême du matin de mars. Mais la région a su me séduire rapidement, je l’ai trouvée si riche en patrimoine, si vivante en réalité. 


La Castilla y León a beaucoup changé en dix ans, en y allant au moins une fois par an je suis restée une touriste. On n’a pas la même vision d’un lieu où l’on vit que d’un lieu où on ne fait que passer les vacances. On saisit beaucoup moins les enjeux du quotidien. J’ai la chance, par contre, d’être frappée par les nouveautés, surtout de l’offre culturelle, qui me marqueraient beaucoup moins si je vivais sur place.
La promenade urbaine dans ces villes a changé. Les capitales de provinces ont évolué en dix ans avec, entre autres, le développement des zones piétonnières. Cela m’a beaucoup marquée à Burgos. Dans cette même ville on a vu, en une décennie, s’illuminer les façades, beaucoup ont retrouvé leurs couleurs vives, des places entières ont été presque totalement rénovées comme la Plaza Alonzo Martinez. Bien sûr tout n’a pas forcément changé en mieux, on regrettera la modification du dallage de la Plaza Mayor, nécessaire mais qui lui a fait perdre un peu de sa chaleur.

L’offre touristique n’a cessé de se développer, en voici quelques exemples, au moins ceux que j’ai eu l’occasion de visiter, classés par province : 
-      Avila : La décennie est marquée par l’ouverture des palais urbains comme le Palacio de Palentinos (musée militaire) ouvert en 2011 et la Casa Museo Caprotti en 2013.
-    Burgos : En sus de l’aménagement urbain on note la réouverture du Musée Militaire, transféré au centre-ville en 2014, ou encore la création de la Casa de los gigantillos inaugurée la même année.
-       León : L’ouverture progressive de la Casa Museo Botines (dont nous parlerons bientôt) est un des atouts principaux ou, dans la province, à Ponferrada l’ouverture en 2011 du Musée national de l'énergie.
-       Palencia : On trouve l’ouverture du Musée de l’eau en 2011 et l’apparition d’une nouvelle statue hommage à Vitorio Macho, que je n’ai pas encore eu l’occasion de découvrir.
-     Salamanca : Dans les années 2010 l’ouverture aux touristes du patio du Palacio de la Salina est une des initiatives de la ville. Moins d’inaugurations qu’ailleurs car beaucoup avaient déjà été faites dans les années 2000 mais de nombreuses améliorations ont été proposées depuis dix ans.
-      Ségovie : On peut, entre autres, souligner la réouverture en 2012 et la modernisation en 2015 de la Real Casa de Moneda. Plus modeste mais loin d’être inintéressant l’ouverture du Musée de la gastronomie en 2013 et la rénovation de la porte San Andres, fin 2011. N’oublions pas la jolie collection de marionnettes FranciscoPeralta dont l’espace d’exposition a été remis en valeur en 2011.
-       Soria : Dans la ville même je ne suis pas passée assez souvent pour noter les évolutions. Relevons quand même en province une jolie visite, la Villa de la Dehesa, qui possède un petit musée depuis 2012.

Mercado del Val à Valladolid

-      Valladolid : Je n’ai pas d’ouverture particulière à signaler, la ville est tellement vaste et riche en visites que je n’ai sûrement pas encore tout découvert. Comme pour Salamanque, la ville avait beaucoup ouvert dans les années 2000 et travaille maintenant sur diverses améliorations comme elle l’a déjà fait avec l’extension du musée de la sculpture via l’ouverture de la Casa del Sol (2012). Notons quand même la magnifique restauration du Mercado del Val, rouvert en 2016.
-          Zamora : Je ne suis allée que deux fois à Zamora, mais c’est une ville portée par un                             dynamisme nouveau. Il faudra la surveiller de près.

Il n'y a pas qu'à Burgos que les façades ont été reprises, ici un exemple à León 

Ce catalogue n’est pas exhaustif mais vise à vous démontrer le dynamisme de l’offre culturelle de la région. Bien sûr j’ai vu aussi des fermetures définitives de certaines attractions touristiques comme le musée du livre à Burgos ou le musée taurin de Valladolid, ou la fermeture temporaire de certains musées comme celui de Marceliano Santamaria. J’espère néanmoins dans dix ans pouvoir encore répertorier plus d’ouvertures que de fermetures. 
L’ouverture du blog en 2013 a modifié aussi mon point de vue sur les visites puisque j’ai continué à m’intéresser toute l’année à la région. J’ai nourri mon voyage par des recherches, des lectures, des films… J’ai aussi partagé avec les autres voyageurs l’organisation de leur séjour. Ces activités m’ont amené à mieux connaître l’histoire de la région et donc à mieux profiter de mes visites. 
J’aurais aimé vous dire que l’été prochain m’apporterait d’autres découvertes et que même si ces dernières années j’ai fait quelques infidélités à la région (Aragon, Pays Basque, Estrémadure, Cantabrie, Asturies, Galice…) j’y suis toujours revenue. La situation ne me permet pas de savoir quand je retournerai en Espagne cette année, cela se fera selon l’évolution de l’épidémie et selon le calendrier de mes congés, tout étant actuellement en suspens. C’est la première fois depuis dix ans que le doute plane sur la faisabilité de ce voyage annuel en Espagne. 
Ceci est en soi secondaire. J’ai avant tout une pensée pour tous les employés de restaurants, d’hôtels et des secteurs touristiques et culturels déjà frappés par les fermetures des établissements. L’inquiétude d’abord pour la santé de ces gens que je croise chaque année, avec qui je discute, et ensuite pour leurs emplois. Même une fois la crise sanitaire passée, comment réagira l’économie ? Je pense à des villes comme Salamanque où le tourisme est l’un des principaux poumons économiques de la ville. 
C’était normalement une joie d’écrire cet article, aujourd’hui il me plonge dans l’incertitude. Dans le silence d’une Nantes silencieuse et confinée, je tape ces mots dans une situation qui m’était inimaginable il y un mois. Il me parvient de loin l’écho d’une Espagne déjà gravement meurtrie. Je ne doute pas que lors de mon prochain voyage, car il y en aura un, le visage de ces villes que j’aime tant portera les stigmates de cette crise, à commencer par certains absents que nous remarquerons, le cœur lourd. 
A bientôt en espérant que le blog vous permette au moins de voyager virtuellement durant ce confinement.
On espère qu'on reprendra bientôt un verre à la Casa Lis

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